MOOC design culinaire : bilan et propositions

Ca y est ! Le MOOC design culinaire de Ferrandi est terminé ! HS, lessivée, sur les rotules, mais super contente !  :-)

Le MOOC ? Ça signifie : « Massive Open Online Course ». Il s’agit en fait de formations en ligne ouvertes à tous. Il y en a sur toutes sortes de sujets, de plus en plus variés (voyez le portail FUN, France Université Numérique, qui en répertorie un grand nombre).

Ferrandi a donc lancé un MOOC sur la plate-forme FUN, dont le sujet était le design culinaire. C’est le seul à s’intéresser à la cuisine pour l’instant, mais j’espère bien qu’il y en aura d’autres, et Ferrandi parle de reproduire cette 1ère expérience de Mooc design culinaire car celui-ci a eu énormément de succès.

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Comment s’organise cette formation ?

Cette formation en ligne s’étale sur 6 semaines, avec en gros 3 modules de 2 semaines. Mis à part 2 lives avec les formateurs, l’essentiel de la formation n’est pas directe : les formateurs mettent du matériel en ligne (généralités sur le design culinaire, brief pour chacun des devoirs, brainstorming des formateurs, essais, quelques trucs plus techniques…) L’ensemble est essentiellement sous la forme de vidéos, qu’on peut voir quand on veut à partir du moment où c’est en ligne. À partir de là, il faut répondre au brief en rendant un dossier, en général un texte plus ou moins approfondi avec des photos. On a une échéance donnée, en gros pour ce Mooc, toutes les 2 semaines.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on ne chôme pas !

2 semaines pour réinventer le croque-monsieur, 2 semaines sur le chocolat pour inventer une forme en accord avec le goût d’un chocolat spécifique, ou, pour la fin, en 10 jours, inventer tout un évènement culinaire… En m’inscrivant, je ne pensais vraiment pas passer un mois et demie d’enfer, passionnant mais carrément épuisant ! Courir pour le blog pour le boulot pour le mooc pour les vacances pour le moule en silicone pour le graphisme du dossier pour TOUT ! Non stop !

Après, ça dépend, certains prendront les choses avec plus de distance et feront ce qu’ils peuvent sans risquer l’apoplexie. Mais le fait est que c’est une vraie formation qui vient se greffer en plus sur la vie quotidienne.

Et au final, ma foi, une expérience vraiment très enrichissante. Elle m’a permis de voir plus clairement les contours du design culinaire, ses champs d’applications. Elle m’a permis de me creuser la tête et d’aller plus loin.

D’abord en réinventant le croque-monsieur, sans changer fondamentalement sa forme en ce qui me concerne, et en restant globalement sur le jambon-fromage… au début on croit que c’est impossible, que c’est trop dur, trop restreint, que la créativité n’a absolument pas de place pour s’ébattre… et puis finalement on avance, on se pose des questions, on fait des essais, on mange autant de croque-monsieurs en 15 jours qu’en 10 ans… et des pistes s’ouvrent.

 

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Ensuite en travaillant le chocolat. D’abord en le goûtant, en les goûtant : on a carrément fait une dégustation avec une quinzaine de chocolats noirs différents… Extrêmement intéressant, d’ailleurs j’en parlais dans mon dernier billet, où je parlais justement de ma réalisation pour le Mooc, le palet Yin Yang. Moi qui ne suis pas folle du chocolat, et qui n’aime pas trop le travailler parce que je trouve qu’on s’en met toujours partout, j’étais pas super enthousiaste avec ce thème. Mais finalement ça m’a poussé à faire des choses que je n’aurais jamais faites. D’abord je n’aurais jamais dégusté 15 chocolats noirs, ensuite je n’aurais pas fait d’analyse des goûts aussi approfondie. Et puis je n’aurais jamais fait de moule en silicone !! Pâte à modeler, plâtre, re-plâtre, silicone alimentaire… Jamais je ne me serais plongée dans cette galère de mon propre chef !! Mais au final, on est super-content, un moule unique, une forme unique… Méga-fière !  :-) Et puis avec l’impression d’avoir fait un vrai pas en avant !

Alors oui, je me dis que j’aurais dû, comme les formateurs, faire des essais complètement baroques, des tentatives de moulage improbables, utiliser du Carboglas ou d’autres produits… Le fait est qu’à mon retour de vacances j’avais juste 3 jours pour rendre quelque chose. J’avais déjà cette idée de palet Yin Yang et j’étais curieuse de voir ce que ça donnait, du coup j’ai pas perdu de temps et je me suis lancée à corps perdu là-dedans. Rien ne m’empêche maintenant de faire d’autres essais, mais en tout cas je suis contente de ce moule, tout simplement parce que maintenant que j’en ai fait un, ce sera plus facile d’en faire un deuxième.

 

 

Le dernier sujet était l’organisation d’un évènement culinaire. Cette fois, pas de réalisation pratique, il s’agissait de monter un dossier pour présenter le projet : idée directrice, inspirations, organisation spatiale et temporelle de l’évènement, plan d’implantation, détail du menu, tout ça avec force illustrations pour donner à voir le projet qu’on a conçu.

C’était intéressant, mais sans plus pour moi. J’ai travaillé dans le design, je travaille dans l’évènementiel, donc il y a sans doute des apprentissages très intéressants pour d’autres qui n’avaient rien de neuf pour moi. Cela dit, je n’avais jamais eu à monter moi-même tout un projet évènementiel, c’était donc l’occasion, et ça m’a permis aussi de me rafraîchir un peu sur Photoshop-Illustrator-InDesign, donc j’y ai trouvé mon compte aussi.

Au final, une formation dense et très enrichissante.

 

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Et le fait d’être une formation « en ligne », ça change quoi ?

 

Le contenu des cours

Le fait d’avoir des cours en vidéo ne m’a pas du tout dérangée, au contraire je trouvais appréciable de pouvoir y revenir, et de pouvoir y accéder à n’importe quel moment. Après, effectivement, il n’y a pas les à-côtés d’un vrai cours, discuter, rigoler avec les formateurs et les autres élèves, poser des questions au débotté… Et les 2 lives qui ont eu lieu au cours de ces 6 semaines n’y changent rien.

Un retour en cours de recherche

En y réfléchissant, et en repensant à mes études de design, je me dis que ce qui me manquait le plus, c’était un retour sur mes recherches en cours. Pouvoir montrer une recherche en cours, avec les principes directeurs, des esquisses, les photos des 1ers essais. Pouvoir en parler, recueillir des avis, rectifier le tir éventuellement, et continuer la recherche jusqu’à proposer un aboutissement.

Pendant ce Mooc, on ne présentait pas de travaux en cours. Ce serait peut-être quelque chose à faire pour améliorer le Mooc la prochaine fois. L’idéal serait d’avoir un retour des formateurs, mais vu le nombre d’élèves c’est sans doute impossible. On peut cependant imaginer 2 choses :

  • Un retour des pairs (des autres élèves) en cours de recherche.

Qui ne soit pas un système de notation (à effets pervers en l’occurrence) mais un système de remarques, de critiques positives ou négatives susceptibles d’amener de nouvelles manières de voir un projet et à partir de là de le faire avancer.

Tout le monde étant débordé, je ne crois pas à un système sans contraintes. On pourrait imaginer que chaque élève doive faire des remarques sur 5 projets pour pouvoir accéder aux remarques faites sur son propre projet. On pourrait imaginer que chaque élève puisse noter les remarques faites par les autres élèves, et que cette notation serait comptabilisée dans la notation globale du Mooc, pour inciter chacun à faire des remarques pertinentes.

  • Quand même un retour global des formateurs ! 

On comprend qu’un retour individualisé soit impossible, mais là il manque quelque chose quand même. Mis à part quelques réflexions globales sur les croque-monsieurs rendus lors du 2ème live (on finissait alors le chocolat), j’ai un peu l’impression d’être seule dans le vide intersidéral. Le retour des profs est inexistant. Les lives portaient sur des questions générales (sur le design, sur le mooc, son organisation, etc), questions posées en amont par les élèves, mais pas sur le fond de ce qui nous intéresse, c’est-à-dire les sujets sur lesquels on a travaillé comme des fous pendant tout notre temps libre. Chacun évidemment ne va pas poser de questions personnelles sur son propre travail, mais en fait je pense que l’ensemble des élèves aimerait que les formateurs donnent une appréciation globale sur les travaux réalisés, plus poussée que les quelques généralités du dernier live sur les croque-monsieurs, éventuellement en présentant quelques travaux qui présentent telle ou telle qualité, ou tel ou tel défaut, pour nous permettre d’approfondir la réflexion tous ensemble.

L’idéal serait éventuellement que cette appréciation globale en live se fasse en cours de recherche, si le Mooc était amené à se structurer ainsi (ex : recherche en cours sur sujet 1, puis rendu du sujet 1 ; recherche en cours sur sujet 2, puis rendu du sujet 2). Si ce n’est pas le cas, ce serait intéressant en tout cas que cette appréciation globale en live se fasse dans la foulée, dans la semaine qui suit l’envoi des dossiers.

Une visualisation facile des projets

Alors oui, mais nous formateurs, comment on fait pour avoir une vision globale immédiate sur des centaines de projets ? En effet, il faut trouver des pis-allers, en parcourir seulement 10%, 20%, selon des critères à définir. Il faut aussi et surtout, il me semble, que le visionnage des dossiers soit grandement simplifié ! Je ne sais pas ce qu’il en est du côté formateurs, mais du côté élève c’est super lourd, pénible, le texte sans aucune mise en forme d’un côté, les images de l’autre avec des liens qu’il faut copier/coller un à un dans le navigateur pour voir une image. Franchement, un cauchemar ! On peut aussi accéder aux 30 meilleures notes, mais le cadre est minuscule, il faut scroller tout le texte de présentation pour enfin accéder au devoir rendu, les images à copier une à une dans le navigateur… Franchement, qui parmi vous, autres élèves, avez regardé plus d’un seul dossier parmi ces 30 ???

J’en conclus que si c’est aussi chiant pour les formateurs que pour les élèves, je comprends que ce soit lourd, pénible, et surtout très long sans raison !! Il me semble donc que c’est là-dessus qu’il faudrait travailler pour améliorer le système, demander à chacun de rendre son dossier en pdf (mise en forme, images avec le texte, le tout beaucoup plus digeste), limité en nombre de pages, sur un système comme Google Drive qui n’oblige pas à télécharger tous les pdfs, avoir une adresse mail associée au cas où, pour pouvoir mettre 2 phrases de commentaires individuels par exemple… En soi, ce serait déjà un énorme progrès, pour tout le monde.

 

 

Le système de notations entre élèves

Mis à part les prix du jury (encore à venir), le seul retour qu’on a sur notre travail est la note que 5 élèves nous ont mise, et leurs éventuels commentaires. Je pourrais écrire des pages et des pages sur ce système… Je vais donc condenser, en l’abordant sous 2 angles : la validité d’une notation entre élèves, et le contenu d’un tel système.

Une notation entre élèves ?

Le principe est intéressant et de plus en plus mis en pratique, semble-t-il. Il a aussi un intérêt particulier dans ce genre de formations avec beaucoup d’élèves, en permettant aux formateurs d’avoir une petite idée des projets les plus intéressants.

Après, dans une formation en ligne comme celle-ci, il pose un problème particulier : ici, pas de discussion directe avec les formateurs, avec les autres élèves, pas de rencontres. Il en résulte que la note obtenue et quelques commentaires afférents sont le seul et unique retour, sur un projet sur lequel on a bossé comme des fous, en y mettant en tout cas tout son temps libre. De fait, ça pose un petit problème. Seul retour sur un projet qui nous tient à coeur, la notation devient super importante. On a beau se moquer un peu du principe de notation, se dire « c’est pas grave », forcément, à partir du moment où il n’y a rien d’autre, cette note devient hyper-importante.

Mauvaise foi des notants ou incompréhension des notés ?

Une note peut nous paraître dure, mais être justifiée aux yeux des notants, tout simplement parce que les uns et les autres n’ont pas les mêmes appréciations de ce qui compte vraiment dans le projet. Il faudrait que les notes soient alors plus motivées : comment savoir si la notation dure est vraiment justifiée, si le notant ne laisse aucun commentaire ?

Le fait est aussi que certains notants semblent effectivement vouloir sous-noter les autres (pour être plus sûr d’être au-dessus du panier?). C’est sur les critères a priori objectifs, qui ne relèvent pas du fond du dossier, que cette tendance apparaît le mieux. (Un exemple sous la main :  ) rendre un projet super léché, super complet, et s’entendre dire qu’il y a juste ce qu’il faut sans plus, ou que c’est juste soigné (alors qu’on y a passé des nuits blanches pour faire un rendu graphiquement nickel…!!) très franchement, j’ai beau me moquer des notes ça me fout hors de moi, comme si on me jetait mon projet à la figure.

Et cela est d’autant plus sensible qu’il n’y a pas d’autre retour que cette note. Ce fait pose donc un problème particulier, qu’il faudrait corriger d’une manière ou d’une autre, éventuellement :

  • Favoriser les commentaires des notants (une obligation de mettre 3 commentaires sur un projet en plus de la notation ?)
  • Laisser tomber le système de notation pour un système sans note qui indiquerait autrement quels projets sont les plus intéressants sur le critère A, sur le critère B, sur le critère C…
  • Modifier le système de notation !

Modifier le système de notation tel qu’il est :

Je pense qu’il y aurait moyen de l’améliorer grandement. Sans y passer des heures, voici les axes d’amélioration qui me paraissent les plus importants :

  • Un peu plus de subtilité dans les notes ! Pour chaque critère, on a 4 niveaux de notation. Très souvent quand je notais les autres, je trouvais que ça ne suffisait pas, j’étais amenée à mettre la même note pour des projets très différents. La fourchette de 4 niveaux est tout simplement extrêmement limitative. Pourquoi pas une notation sur 10 ?
  • Prendre en compte les décimales des notes ! On est noté par 5 élèves, mais 3 notations semblables sur 5 donnent la notation globale : si un ou deux notants notent autrement, ce n’est pas pris en compte. Autant dire qu’au final, tout le monde a les mêmes notes, entre 55, 60, 65, 70, 75 et 80 sur 100 en gros. Bonjour la finesse. Et du coup, aucune légitimité.
  • Les critères de notation : j’ai souvent trouvé les critères de notation très limités, et surtout pas vraiment en rapport avec le sujet du Mooc, à savoir le design culinaire. Il y avait une moitié de critères très généraux (dossier complet ou pas, soigné ou pas…), une moitié de critères portant plus sur le contenu (rapport avec le brief, cohérence), et certains critères qu’on s’attendait à trouver ne sont pas présents. Ainsi, rien sur la qualité de la recherche. Rien non plus sur la question de l’usage, question essentielle du design s’il en est.

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Bref, encore une fois, tout ceci serait secondaire si les élèves, qui se sont donnés à fond, avaient d’autres retours, d’autres échanges. Le groupe Facebook du Mooc était très bienvenu pour discuter entre élèves, c’était un vrai plaisir. Peut-être le Mooc (ou bien Fun, la plate-forme de Moocs) devrait-il s’en inspirer pour favoriser les échanges, entre élèves, et entre formateurs et élèves.

Voilà, je voulais juste faire un petit bilan de cette riche expérience, et apporter ma pierre à l’édifice, s’il y a moyen d’améliorer un peu l’organisation et le système de ce Mooc design culinaire. Nul doute en tout cas que malgré mes critiques, j’ai vraiment apprécié cette formation ! Et nul doute que je me réinscrirai au prochain Mooc design culinaire de Ferrandi !   :-)  Et vous, élèves qui comme moi avez suivi ce Mooc, vous avez envie de remettre ça ?

 

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3 comments

  1. JC

    Salut Lucia,
    D’abord je te félicite pour ton joli blog.
    Ensuite je te remercie de m’avoir dans tes blogs préférés, c’est super gentil.
    Enfin je suis très content de lire un retour aussi détaillé et distancié de ce MOOC. J’y ai participé aussi, avec moins d’engagement (je n’ai pas rendu le dernier devoir) par manque d’ambition et/ou de temps, et les conclusions que j’en ai tirées sont très proches de ce que je viens de lire: la nécessité d’un gros investissements mais des choses à apprendre et des progrès sur plusieurs sujets, une méthodo intéressante, le manque de retour pendant le travail aussi et aucun retour individuel des formateurs, la notation par les pairs surtout (sur les 2 premiers devoirs, une seule notation accompagnée de commentaires et comme par hasard, c’est celle qui me semblait le plus juste – ni bonne ni mauvaise mais argumentée et cohérente – les autres notes n’avaient aucun sens et même si les notes n’avaient pas d’importance pour moi non plus, ça s’avère assez démotivant).
    Par contre, je n’ai pas eu de difficultés à remplir les dossiers. La lecture était, il est vrai, peu aisée.
    Je n’ai pas participé au groupe FB du MOOC ce que j’aurais peut-être du faire pour retrouver un peu de motivation.
    Merci encore ce feedback très intéressant.

    • Lucia
      Author

      Salut JC ! :-)
      Ton comm’ me fait très plaisir (j’apprécie en effet particulièrement ton blog) et m’étonne : je ne savais pas que tu faisais le Mooc aussi.
      J’ai essayé ici d’être la plus constructive possible, de dépassionner un peu les choses et de chercher des solutions. Mais en effet je te rejoins sur le côté démotivant des notes entre pairs. Comme je le dis dans l’article, c’est notre seul retour, et si c’est un retour naze ça ne donne pas envie de continuer.
      2 fois, après le croque-monsieur et après le chocolat, j’étais vraiment complètement démotivée. Heureusement que le design culinaire me passionne, heureusement aussi qu’il y avait une vie de groupe plus agréable avec le groupe FB…
      Pour une prochaine, je te conseillerais de rejoindre le groupe FB. Retours entre élèves, avis d’après les 1ères photos, infos sur les couilles techniques du mooc… et donc une appréhension moins solitaire de la formation.
      Tiens-moi au courant si tu te réinscris pour la prochaine session ! 😉 Pour ma part, ça dépendra de la période (chargée au boulot ou pas), mais a priori je suis dans les starting blocks ! :-)

    • Lucia
      Author

      Au fait je sais que Rémy Lucas est venu lire ce compte-rendu et l’a beaucoup apprécié. J’espère donc qu’il aura une incidence sur les moocs de design culinaire à venir ! :-)

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