Christophe Marotel, consultant et conseiller culinaire

Christophe Marotel est consultant et conseiller culinaire. Je suis allée l’interviewer pour comprendre son cheminement professionnel, et pour mieux saisir en quoi consiste ce métier de consultant culinaire.

 

De la famille aux fourneaux

Issu d’une famille de métiers de bouche – la « Boutique » de sa grand-mère, où il a grandi, le restaurant de son oncle – Christophe savait qu’il serait cuisinier. Il commence tôt, passe par de grands restaurants, le Fouquet’s notamment. L’occasion lui est donnée de cuisiner sur l’Orient-Express : il y passera 2 années.

Depuis ce monde de restos gastronomiques, il rejoint ensuite le restaurant de son oncle (50 couverts). Avec un ami, charge pour eux de créer une nouvelle carte et d’amener une nouvelle clientèle. C’est un succès, et le restaurant ne désemplit pas.

Il y restera plusieurs années, mais le rythme de vie que ce métier suppose – horaires décalés, sur le pont jusqu’à la nuit – commence à poser problème à Christophe. Il s’est marié, sera bientôt papa… Pour Christophe, hors de question de sacrifier sa vie de couple et de famille à son travail. C’est un leitmotiv qui le guidera tout au long de sa vie professionnelle.

Des fourneaux aux tableurs Excel

Il quitte donc le restaurant de son oncle pour un emploi aux horaires plus ordinaires. Le voilà chef de cuisine dans une grande entreprise de restauration collective. Il y restera 8 ans, gravissant peu à peu les échelons pour se retrouver directeur de 3 établissements. Les journées sont de plus en plus longues, Christophe quitte les fourneaux pour s’occuper de la gestion humaine, de la gestion financière… Une période très formatrice, marquée par l’arrivée de l’informatique (on est dans les années ’90). Christophe se forme, ajoute de nouvelles cordes à son arc.

Mais le travail est de plus en plus prenant, le téléphone sonne à toute heure… Christophe en a marre. Réapparaissent les questions, auxquelles il faudra bien donner une réponse.

 

Un virage à 180°

Parisien des Batignolles, il marche dans les rues et observe le flot des passants, se prend à regarder quelles restaurations leur sont proposées… Et le voilà qui se lance. Guidé par les exemples familiaux, à 1000 lieues de son dernier emploi, il se met à son compte et ouvre un boui-boui, une sandwicherie de 11 m2. Il y passera 10 ans, de 2002 à 2012, avec succès et pouvant même se payer le luxe de profiter à plein des vacances scolaires avec ses enfants.

 

10 ans, c’est long pour Christophe. Il commence à avoir envie d’autre chose. Il cherche, démarche, revend son affaire, travaille pour un restaurant à 30 km de Paris. La distance, une tout autre clientèle… Christophe ne se sent pas motivé, il préfère passer à autre chose. Une entreprise de restauration sur les salons évènementiels lui propose de diriger la gestion de plusieurs espaces. En parallèle, Christophe travaille à différents endroits comme intermittent de la restauration.

 

Christophe tente la synthèse

Est-ce cette diversité, l’envie d’être à nouveau son propre patron, l’envie de ramasser l’ensemble de sa carrière très variée en un emploi qui en ferait la synthèse ? Christophe connait du monde, détecte des besoins, réalise que la variété des emplois qu’il a remplis lui permet de vite détecter ce qui coince dans une structure.

2014 : Christophe se lance et devient conseiller culinaire. Le réseau et le bouche-à-oreille fonctionnent et lui apportent de plus en plus de clients. Des clients aux besoins extrêmement variés, à l’image de ses journées : audits, créations de menus, réalisation de fiches techniques, formation, recherche de fournisseurs, signalétique des magasins, et j’en passe. Tout ceci pour des petites structures, pour le syndicat professionnel de la charcuterie ou pour de plus grosses entreprises, s’occupant par exemple de gérer la moitié de l’offre de restauration qui sera proposée au futur sommet de l’environnement, la COP21…

 

La sécurité, un critère parmi d’autres.

La carrière de Christophe est en cours et réservera sans doute de nouvelles surprises, mais elle dresse dès à présent le portrait d’un homme ouvert, curieux et passionné. Changer : que ce soit pour préserver sa vie de famille ou par simple lassitude, il ne se laisse pas enfermer.

Certes, la restauration est un secteur bien plus mouvant que d’autres, Christophe a bénéficié des exemples familiaux pour oser voler de ses propres ailes, et ses nombreuses expériences lui ont permis de retrouver du travail sans craindre des périodes de chômage interminables. Il n’en reste pas moins que c’est un homme de défi, pour qui la sécurité n’est qu’un critère parmi d’autres : la sécurité, oui, mais pas au prix de sa vie privée, pas non plus au prix de sa curiosité et de son envie de changement. Cela a pu entraîner des pertes importantes de revenus, assumées. Cela a supposé aussi des doutes, des remises en question, des interrogations quant à ce qui pour lui était important, de l’imagination aussi. Un cheminement intellectuel qui n’a rien d’évident.

 

Malgré mon impréparation – 2 machines qui me font défaut à la fois, ça m’a tout l’air d’un signe ! -, j’ai été très contente de rencontrer Christophe. Certes, c’est un exemple qui ne peut pas directement s’extrapoler à des personnes tentant la reconversion à 40 ans, mais il n’en est pas moins inspirant.

 

Le concours Pact 2015 

Christophe lance aussi un concours, mêlant cuisiniers amateurs et charcutiers-traiteurs. La 1ère édition est en cours (retrouvez-la sur le site Pact2015) et la 2ème se prépare… :-)

Son site :

Vous pouvez le retrouver sur christophemarotel.com.

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